- HUSAYN (roi de Jordanie)
- HUSAYN (roi de Jordanie)ネUSAYN (1935- ) roi de Jordanie (1952- )Fils du roi Tal l, le jeune prince ネusayn étudie à Harrow puis à l’académie militaire de Sandhurst, en Angleterre. Proclamé roi avant sa majorité, le 11 août 1952, ネusayn est couronné, après une brève régence, le 2 mai 1953 et succède ainsi à son père, déposé pour des raisons majeures de santé. Les plus grandes difficultés l’attendent: sa vie, son trône et son pays seront menacés tour à tour par ses sujets palestiniens, ses voisins syriens ou égyptiens, certains peut-être encouragés par les pays communistes; son appui traditionnel sera la Grande-Bretagne, renforcé bientôt par celui des États-Unis (aide financière et conseillers militaires).Défenseur d’un vrai nationalisme arabe, c’est-à-dire impliquant une complète égalité entre les pays qui se réclament de lui, il s’en fait l’avocat, notamment à l’O.N.U., où il déclare ce nationalisme arabe incompatible avec le communisme. L’hostilité de l’Égypte à l’égard de la Grande-Bretagne, signataire non seulement du pacte de Bagdad (1955), mais aussi d’un traité avec la Jordanie, dont le général Glubb commande alors l’armée, rejaillit sur ネusayn. Pour rendre son pays pleinement souverain et faire taire les critiques des pays membres de la Ligue arabe et celles de certains officiers jordaniens, il impose en 1956 le départ de Glubb Pacha, puis, au début de 1958, celui des troupes britanniques.En 1958, ネusayn projette, pour assurer la position de son régime plus encore que de son pays dans le Proche-Orient, de former avec l’Irak une Union arabe. L’assassinat du roi Fay ル l brise ce projet. La même année, les Syriens tentent en vain d’intercepter son avion. ネusayn protège son régime et sa personne en s’entourant de ses troupes de Bédouins.En septembre 1960, le petit roi alerte les Nations unies sur le renouveau de la tension imputé à l’Union soviétique, entre la R.A.U. et la Jordanie; cette tension s’aggravera avec le refus qu’il oppose aux prétentions de l’Organisation pour la libération de la Palestine, dont il sera amené à liquider les commandos à ’Amm n, en 1968. Aux campagnes acharnées de dénigrement de Damas et du Caire s’ajoutent les ripostes des Israéliens, qui s’emparent de la Cisjordanie (juin 1967). S’il estime qu’Israël doit «choisir entre l’occupation des territoires et une paix véritable», il ne remet pas en cause l’existence de cet État. En mars 1972, son projet d’un Royaume arabe uni, formé de deux provinces: Jordanie (capitale ‘Amm n) et Palestine (essentiellement la Cisjordanie, capitale Jérusalem), suscite une levée générale de boucliers et une nouvelle rupture avec Le Caire. En novembre, il fait avorter un coup d’État préparé par les Palestiniens; pour réduire les tensions internes, il en grâciera quelques mois plus tard les auteurs, en attendant de les amnistier.En septembre 1973, il se réconcilie avec le président Sadate, mais se refuse à tout compromis et maintient son projet de Royaume arabe uni. Les hostilités ouvertes contre Israël, au début d’octobre 1973, par l’Égypte et la Syrie n’incitent pas ネusayn à ouvrir un troisième front; après une lente mobilisation des troupes, il se contente d’une participation symbolique de son armée aux combats du Golan. Prudence justifiée par le titre de ses Mémoires, publiés en 1962, Uneasy Lies the Head (Il est difficile d’être roi ). Dans les années suivantes, le roi ネusayn renforce son pouvoir à l’intérieur en remplaçant la Chambre des députés — amputée de la représentation cisjordanienne, laquelle est assurée par l’O.L.P. — par une assemblée purement consultative (1978). La paix intérieure accompagne un développement économique largement financé par l’étranger. À l’extérieur, ネusayn refuse de s’associer au processus de Camp David (1978) et à la paix séparée égypto-israélienne; il rompt avec Le Caire en mars 1979.Lorsque éclate la guerre entre l’Irak et l’Iran en 1980, à l’inverse de la Syrie, il prend parti pour l’Irak dès le début des hostilités et envoie même un contingent jordanien sur le front en janvier 1982. Peu à peu, les relations avec l’O.L.P. s’améliorent et, après le sommet arabe de Fès en septembre 1982, ネusayn envisage la création d’une confédération jordano-palestinienne, le Royaume arabe uni, à laquelle Yasser Arafat ne semble pas hostile. Les négociations se poursuivent pendant plusieurs années, ponctuées d’espoirs de succès et de déceptions.Sur le plan intérieur, pour la première fois depuis dix ans, le roi ネusayn convoque le Parlement le 6 janvier 1984, la Chambre des députés étant composée pour moitié de Palestiniens. Il parvient également à renouer le dialogue avec Yasser Arafat. Mais l’accord du 11 février 1985 sur une délégation commune jordano-palestinienne qui participerait à d’éventuelles négociations de paix est rompu un an plus tard. En 1988, alors que l’intifada se déchaîne dans les territoires occupés par les Israéliens, il rompt les «liens légaux et administratifs» avec la Cisjordanie.N’ayant pas été en mesure d’exercer une médiation avec l’Irak, il se range du côté de Saddam Hussein lorsque ce dernier envahit le Koweït le 2 août 1990. Après le succès de l’offensive alliée, isolé sur le plan international, le roi ネusayn cherche à participer au règlement de la question palestinienne (relance du processus de paix à la Conférence de Madrid à la fin de 1991).Après la signature par l’O.L.P. et Israël d’une Déclaration de principes sur l’avenir de la Cisjordanie et de Gaza, le 13 septembre 1993, le souverain hachémite prend part au processus de paix au Proche-Orient : déclaration de coopération avec l’O.L.P. le 7 janvier 1994, déclaration de Washington mettant fin à l’état de guerre avec Israël le 25 juillet.La maladie dont il souffre depuis août 1992 pose la question de sa succession.
Encyclopédie Universelle. 2012.